Introduction
Au cours des deux dernières années, les drones sont devenus un équipement d'escalade aussi important que les crampons et les combinaisons en duvet. Le besoin croissant pour les grimpeurs professionnels et les grimpeurs en herbe de documenter leurs ascensions en a fait un outil essentiel. Désormais, chaque documentaire sur la montagne repose fortement sur ces appareils de haute technologie. Par exemple, pour le tournage du documentaire " The Ghosts Above", le réalisateur Renan Ozturk a utilisé de tels UAV à des hauteurs inimaginables pour filmer des alpinistes escaladant le mont Everest et les parties supérieures du côté nord.
De plus, en plus de la photographie de paysage et des prises de vue extrêmes, les drones constituent le principal outil de hiérarchisation de l'itinéraire, ce qui a contribué à plusieurs opérations de sauvetage réussies.
Sauvetage à Broad Peak et Nanga Parbat
Nous avons déjà parlé de ce sauvetage incroyable
En ce qui concerne K2, les frères Bargil ont poursuivi leurs ambitions sur l'une des plus belles expéditions que la Montagne Sauvage ait jamais vues. Trois drones de Bartek ont filmé l'ascension et la descente - l'un d'eux est même monté jusqu'au sommet. N'ayant pas la force de redescendre, le pauvre Andrzej a dû mettre le drone dans son sac à dos lors de son ski historique. Pour que les drones puissent conquérir de tels sommets, Bartek a désactivé les restrictions électroniques, ce qui leur a permis de voler à une altitude de 8 000 mètres, ce qui est d'ailleurs considéré comme un espace aérien pour les avions à réaction. Dans le cas du grimpeur, Bartek a même adapté son Mavic Pro pour délivrer des médicaments (voir photo ci-dessous).
Quelques mois plus tard, Alex Txikon et son équipe ont été transportés par avion au K2 sur le Nanga Parbat, où Daniele Nardi et Tom Ballard sur le Mummery Spur, un itinéraire très difficile constamment parcouru dans les avalanches, comme le montre la vidéo ci-dessous. Txikon a également utilisé les drones de reconnaissance du Mummery Spur, mais cette fois en vain.
On sait qu'Alex a ensuite perdu l'un de ses drones, trivialement à cause d'une batterie à plat, à la suite de laquelle le drone a irrémédiablement atterri avec une grosse erreur quelque part en dehors de la route. Ce cas ne fait que souligner le principal inconvénient des véhicules aériens sans pilote dans les hautes terres - leur temps de vol court, car les batteries se déchargent très rapidement en altitude et dans le froid.
Pourquoi n'avez-vous pas réussi à sauver les grimpeurs du K2?
C'est la principale raison pour laquelle les drones n'ont pas été déployés lors de la recherche des disparus sur K2 le 5 février. Il faudrait des drones puissants et des pilotes très expérimentés, a expliqué Moira Ahmad (porte-parole de la famille Sadpara) à ExplorersWeb. Dans tous les cas, les conditions hivernales auraient empêché les drones de fonctionner correctement. "La raison n'était pas seulement les températures glaciales", a expliqué Moira Ahmad, "l'opération de sauvetage a été compliquée par des vents forts, qui ont empêché même les hélicoptères de voler."
Dégagement des montagnes
En plus des restrictions technologiques, les drones sont soumis à la réglementation locale de l'espace aérien. Les deux opérations de recherche susmentionnées, dans lesquelles le rôle principal a été joué par des drones, ont eu lieu au Pakistan, où les alpinistes ont initialement apporté leurs drones pour le tournage. Au Pakistan, la réglementation sur les drones a été assouplie car les appareils ne sont utilisés qu'à des fins récréatives dans des zones montagneuses isolées et, surtout, loin des bases militaires. L'Autorité du tourisme du Pakistan n'a eu aucune plainte concernant leur utilisation, cependant, il serait souhaitable de clarifier à l'avance la possibilité de lancer des drones avec des voyagistes ou en l'Autorité de l'aviation civile du Pakistan.
Lancement d'un drone à Lungden (4375 m) le long de la route de l'Everest, 2014.
Il y a beaucoup plus de restrictions au Népal. Selon la Civil Aviation Authority, les petits drones (moins de deux kilogrammes) ne sont généralement pas soumis à réglementation tant qu'ils ne volent pas à plus de 120 mètres au-dessus du sol et à une distance de 500 mètres de la pilote. Ils doivent également éviter les endroits bondés, les zones privées et militaires. Ceux qui ont l'intention d'utiliser des modèles plus grands et de parcourir plus de 500 km - par exemple, lors de l'ascension de grands sommets - doivent obtenir l'autorisation de photographier auprès de diverses agences gouvernementales. Des sites Web spécialisés tels que UAV Coach notent que même les petits drones ont besoin d'une autorisation dans certaines zones, telles que la zone de conservation de l'Annapurna.
Selon les forums de voyage, le processus d'autorisation prend au moins trois jours et il est préférable de le faire à l'avance par l'intermédiaire d'agences de transport.
Que diriez-vous de survoler le mont Everest?
Cependant, même de telles agences sont aux prises avec des règles en évolution rapide à mesure que la popularité des drones augmente rapidement. Lukas Furtenbach a utilisé des drones lors de plusieurs expéditions, dont l'Everest il y a plus de cinq ans. « Depuis lors, le Népal a changé les règles », a déclaré Furtenbach à ExplorersWeb. "Actuellement, le permis coûte environ 5 000 dollars, et les drones ne sont plus autorisés à la frontière avec la Chine, y compris dans la région de l'Everest!" Ce fait explique clairement la raison du refus d'utiliser des drones par les équipes d'Alex Chikon et Jost Kobush dans leurs expéditions hivernales au mont Everest début 2020.
Malgré ces difficultés, Lucas Furtenbach espère toujours étendre l'utilisation des drones à l'avenir."Nous travaillons actuellement sur un projet d'utilisation de véhicules aériens sans pilote avec une grande charge utile pour fournir de l'oxygène et d'autres matériaux aux camps de haute altitude", a-t-il déclaré. "L'idée n'est pas de remplacer les Sherpas, mais de rendre leur travail plus facile et plus sûr."
Que préparer cette année?
Pour ceux qui espèrent utiliser des drones lors de leur retour au Népal après COVID, Dawa Steven Sherpa d'Asian Trekking propose une mise à jour: « Ils ne sont actuellement pas interdits », a-t-il déclaré à ExplorersWeb. « Ils sont limités, mais vous pouvez obtenir une autorisation pour eux. Le problème est que le processus de demande de permis peut prendre 45 jours et coûter jusqu'à 18 000 $, car neuf ministères et départements gouvernementaux différents sont impliqués. » Ces ministères comprennent le ministère de l'Information et des Communications, le ministère de l'Aviation civile, des forêts, de l'intérieur et de la défense, le ministère de l'Archéologie, le ministère des Parcs nationaux, l'Autorité de développement de la cinématographie et l'Autorité de l'aviation civile.
« Si vous savez comment vous y retrouver, vous pouvez obtenir la permission », a ajouté Dawa Stephen. "C'est une partie normale de mon travail, mais c'est très chiant et cela prend deux à trois heures par jour pour un employé à temps plein pendant 45 jours."
Sur la tentative de contrebande dans un drone
Quant à la tentative de contrebande d'un drone caché dans votre sac personnel, réfléchissez-y à deux fois! « Lors des expéditions, vous serez contrôlés par les communications militaires et le SPCC (Sagarmatha Pollution Control Committee) », a déclaré Dawa Stephen. « Dans les villages, vous serez également contrôlé par la police népalaise, exigeant de montrer un drone et l'autorisation de tirer. Des forestiers, des éclaireurs et même l'armée les rejoindront également. Par conséquent, nous avons peu de chances d'éviter des sanctions pour des vols non enregistrés au-dessus de l'Everest. »
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